Hermann Geisen est né le 25 septembre 1899 à (Höhr-)Grenzhausen dans le Westerwald. Après l’école primaire, il devient céramiste. Soldat pendant la première guerre mondiale, il est décoré de la croix de fer de 2ième classe. Après la guerre, il fait partie d’un corps franc et de la police de sécurité. Au début des années vingt, il rentre au Westerwald. Il travaille en tant que céramiste et est président de l’association des travailleurs d’usines sociaux-démocrates allemands.

En 1929, il entre au parti communiste allemand et devient rapidement dirigeant politique. Geisen épouse Emma Soldat, elle- même membre du parti communiste. Suit la naissance de leur fils Kurt. Au printemps de 1933, après ladite prise de pouvoir par les Nazis, Geisen passe 3 à 4 semaines des mois de mars, avril et juin en « détention préventive ».

Septembre 1933: Geisen s’enfuit en Sarre, alors sous administration de la société des Nations.

Octobre 1934: Sa femme et son fils le rejoignent en Sarre. Auparavant, en octobre 1933, sa femme avait été arrêtée et condamnée à 8 mois de prison par un tribunal exceptionnel, pour avoir « propagé de faux propos, dans le but de porter préjudice au gouvernement en le ridiculisant ».

Peu après, Geisen s’enfuit avec les siens en France. A Paris, il se joint à un groupe d’émigrants communistes, soutenu par l’ « aide rouge ».

Août 1936: Geisen quitte la France. Il participe à la guerre civile espagnole, au côté de la république espagnole, contre les putschistes menés par Franco. Il devient commandeur de la « centuria Thälmann », une brigade qui sera bientôt incorporée à la brigade internationale.

Octobre 1937: au cours des combats en Espagne, il est grièvement blessé et perd son œil droit.

Septembre 1938: une fois guéri, il est de retour à Paris.

Mars 1939: il rejoint Bruxelles où il s’occupe du ravitaillement d’un groupe d’émigrants.

10 mai 1940: lorsque les troupes d’Hitler prennent d’assaut la Belgique, il est arrêté par la police belge, expulsé en France et déporté au camp d’internement de St Cyprien.

Septembre 1940: Geisen réussit à s’enfuit et retourne à Bruxelles où il continue d’être agent de liaison entre les communistes actifs illégaux et assure leur travail commun.

Juin 1941: après l’attaque de la Russie par Hitler, Geisen colle des tracts sur les véhicules de la Wehrmacht et en distribue à des groupes communistes à proximité des quartiers de celle-ci. Ils s’adressent aux soldats, faisant appel contre la guerre et pour le socialisme.

18 août 1941: Hermann Geisen est arrêté en Belgique.

04 juin 1942: en même temps que deux autres, il est transféré en Allemagne. Un mandat d’arrêt le conduit en détention provisoire à Aix-la-Chapelle (Aachen)

19 novembre 1942: l’avocat général du tribunal du peuple inculpe entre autre Hermann Geisen.

12 janvier 1943: le tribunal du peuple condamne Geisen et un camarade membre du parti socialiste allemand (SPD) à la peine de mort pour avoir : confectionné et répandu (après la campagne de Russie) des écrits communistes de démoralisations des troupes, ainsi que pour préparation et mise à exécution d’actes de sabotage, favorisant l’ennemi du Reich.

21 avril 1943: Hermann Geisen est guillotiné dans la prison de Berlin-Plötensee ; le jour de l’anniversaire de sa femme Emma.